lundi, juin 05, 2006

I went down & see the face...


Déjà le soir tombait. La lumière orange du soleil tombant éclairait encore,
mais avec parcimonie ce soir de juillet. J'étais dans le bus de la ligne 53 qui me menait directement à mon appartement. Tendre et chaud appartement ou j'avais passé des heures à rechercher son visage la nuit dernière.
Dans un état somnolant, je regardais par la vitre du bus, comme à mon habitude.
Les gens qui passent me semblent autant de héros d'autant de films. Le cinéma perpétuel de ce petit coin du grand ouest londonien. Une vieille dame au chapeau violet promenait son chien le long du trottoir qui longe l'immense parc proche de Buckingham. Elle semblait triste, mais agissait machinalement. Elle devait probablement faire ce geste tous les soirs, à la même heure, soumise à l'instinct naturel d'un chien ingrat. D'une machin à engloutir et se vider. Une machine,
néanmois pleine d'affection, là peut-être seulement pour combler sa solitude. Ou peut-être
vit-elle heureuse avec son mari qui ne l'a jamais quittée depuis cinquante ans. Mais qu'est
ce qui expliquerait la tristesse de ce regard vide que j'ai aperçu furtivement.
Un homme, un grand escogriffe, à la mine plutôt heureuse, traversa à tout allure la rue et
bloque un instant notre bus. Un homme inconscient, la trentaine, cheveux longs, grand, mince,
plutôt maigre meme. Il semblait oublier tout le reste, plus rien ne comptait. Je ne pu m'empêcher de reprendre ce sourire que j'avais la première fois que j'ai vu Marion. Nous nous étions croisés un même soir de juillet, dans le square près de ce qui allait être notre futur appartement. Elle avait une robe toute en légèreté, qui lui allait si bien. Des couleurs me revenaient encore en tête, bleu, rouge, vert. Le chant des derniers oiseaux de la journée. Cet homme avait au moins le mérite de m'avoir rendu le sourire. Il semblait amoureux.

Quelque minute plus tard, le bus s'arrete et me dépose à trentes mètres de ma résidence.
Chargée encore des souvenirs de mon ancienne vie. Il est peut-être temps de déménager pensai-je. Londres semblait m'avoir apporté tout ce que je pouvais attendre d'elle. Des soirées branchées aux endroits typiques, oú seuls les vrais londonniens vont flanner.
Voici que maintenant, je me surprend à arpenter les quartiers touristiques, peut-être à la recherche de nouveau. A la recherche des sensations qui m'ont subjugué à mon débarquement presque violent dans cette ville. Il va encore falloir auditionner ce jeune saxophoniste avec les membres du quartet, manger, dormir, se relever, tout recommencer. Je suis las, et tout m'ennuie.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

comment ca tu n'as pas d'commentaires? :D