jeudi, octobre 13, 2005

Suite

résumé de l'épisode précédent :

Papy... tu as encore bu pour dire des conneries comme ça! "

" TESTAUPAU ! regarde sur l'arbre on voit encore le fou "
" en plus tes speculoos sont dégueulasses"
Le vieux ne se sentit plus de joie... La suite ?

et pour montrer sa belle voix... poussa un cri et sursauta.

Prenons un moment pour regarder autour de nous et considérer l'ambiance de la pièce.
Dehors, il faisait froid, c'était l'automne, les feuilles des arbres, humides et glissantes, s'amoncellaient au pas de la porte, la plus frappait dur sur les vieux carreaux cabossés de vieillesse, embués et recouverts de taches miniscules et verdâtres. Le vent dénudait les quelques arbres encore vêtus qui subsistaient.
Le sol de la cabane du vieux était fait de larges planches bien collées les unes aux autres. Les murs quant à eux étaient faits d'épais rondins de bois foncé, et bariollés de ci de là de photos sépia, ou de trophées bien maigres de chasse. Au fond de la pièce crépitait un feu de bois, la cheminée paraissait être le seul endroit par lequel l'air pouvait entrer ou sortir. Il faisait chaud, trop chaud... mais c'est ce genre de châleur qui est agréable lorsqu'on rentre dans une pièce après une longue marche sous la pluie. Maintenant assis sur son fauteuil, le vieux ferma les yeux un instant, pour se reposer. Le gamin, assis sur une des deux seules chaises, chipotait avec un couteau à tartiner, il le faisait tourner , le plus longtemps possible ! sur la table; ce qui avait le don d'agacer le vieillard.

"- Mais va tu donc arrêter !?
Tu prends un malin plaisir à m'agacer, toi que j'ai recueilli ! Sans moi tu serais dans un arbre comme le fou à mater les gens qui passent, à bien les mater, puis leur sauter dessus pour les bouffer! sale gamin !
- L'alcool ne te réussit pas, la plate que tu as cassée hier t'as méchamment amoché le peux qu'il te restait dans la tête, vieux fou ! Tes histoires n'intéressent personne ! elles sont nulles, t'es aussi dégueulasse que tes speculoos, regarde toi ! J'ai jamais demandé à rester ici !
- 'Vais faire un tour !
- Ne reviens pas !"

Le vieux pris son tchapè, enfila son paletot usé qu'il avait tant bien que mal rafistolé aux coudes, il avait les airs d'un vieux canard rabougri sans sa canne. Il la prit, ouvrit la porte d'entrée, passa un pied, se retourna, considéra la pièce, puis sorti et ferma la porte.
Le vent glacé faisait remuer sa veste, la pluie l'alourdissait petit à petit. Son visage devenait rouge, le chapeau le protégeait tant bien que mal des gouttes épaisses qui fusaient vers le sol. Il alla sur la tombe d'un inconnu, perdue au milieu du bois, et lui parla, comme à son habitude... il parlait à voix basse et grave.

" -Il m'a encore foutu dehors ce ptit enfoiré, jlui ai rien fait à cte djône...
un moment
-
Pis cesto cureye avant ! mais depuis qu'il m'a vu tuer le chien... Il était malade ! I souffrait ! "

Une larme, il avait dit ces mots pour se convaincre qu'il n'avait rien fait de mal, mais il savait très bien à quel point le gamin aimait son chien, il savait qu'il l'avait tué dans une de ses crises de delirium, celles qu'il a de plus en plus régulièrement avec le temps, l'accoutumance à la bouteille.

Après quelques heures, il se décida à rentrer. Mais Louis était parti ...

suite dans un mois !

Un bon vieux pink floyd

ne peut pas faire de mal.

Shine on your crazy diamond --- Pink Floyd

Remember when you were young, you shone like the sun.
Shine on you crazy diamond.
Now there’s a look in your eyes, like black holes in the sky.
Shine on you crazy diamond.
You were caught on the crossfire of childhood and stardom, blown on the
Steel breeze.
Come on you target for faraway laughter, come on you stranger, you legend,
You martyr, and shine!

A écouter absolument !

C'est une chansons qu'étant plus jeune encore je détestais, mais suite aux écoutes répétées, je ne peux m'empêcher de penser que c'est un chef d'oeuvre. Il y a beaucoup de chansons comme ça qui paraissent ennuyantes, ou trop longues ou trop "on ne sait quoi", mais qui finalement gagne de la saveur comme du bon vin au fil de notre temps personnel, au fil des écoutes, le morceau se dévoile à nous.
Plus particulièrement, en ce qui concerne Shine on your crazy diamond :

Dès la première partie, car il faut savoir qu'il est composé de plusieurs parties, on entend un synthé qui transporte, une nappe apaisante, qui peu à peu nous emmène dans les rêves, après un long moment de synthé qui transporte, la guitare arrive avec un solo simple mais tellement efficace, tout semble logique et la musique me transporte de plus en plus vers je ne sais quel continent étrange, de grands lacs de boue bouillonant, des espaces plus "célestes"... Bref un véritable paysage s'offre à l'imagination par le biais de cette musique que je ne saurais qualifier sous peine de tomber dans les plus vagues clichés qu'on peut lire dans certains magazines qui disent tout et rien à la fois en parlant d'une musique en terme de planante ou aérienne...
Et au bout d'un moment, la guitare sort son riff, clair comme du crystal, le répétant plusieurs fois... mais quand est ce que le chant va arriver ? ... encore un superbe solo puis le chant arrive remember when... et là chose étrange que je n'avais jamais remarquée... juste avant you shine... un rire assez malsain se fait entendre, comme pour marquer la transition du rêve au concret, du paysage au discour de la musique.
Le reste de la chanson, je vous le laisse découvrir, ce serait pour moi comme de raconter la fin d'un film, et de plus, ce n'est pas avec ce texte plus ou moins foireux que j'arriverais à vous faire comprendre la chanson, car évidemment c'est plus que quelques mots qui me sont propres et que j'attribue à un souvenir de chansons. Ecoutez la ! c'est tout ce que j'aurais du dire,

SHIIIIINE ON YOUR CRAAAAZY DIAMOND tululu tu tu tu...

Une bien étrange impression ...


C'est bien ce qui s'est produit dans mon esprit aujourd'hui.
Descendant paresseusement les escaliers de la gare, j'ai soudain eu l'impression de tomber. L'impression malsaine de ne pouvoir me rattrapper à quoi que ce soit, une sorte de vertige.
18h34, je suis dans mon quatrième train de la journée, et des idées germent en moi, mais au plus je les creuse, au moins j'ai l'impression d'y comprendre quelque chose, d'ailleurs je ne m'en rappelle plus. Je me suis sorti des méandres vaseux après quelques instants, m'apercevant que je fixais une tache étrange sur le pare soleil de la fenêtre du train. Une tache avec toute la violence qu'elle porte en elle, tout le choc du liquide propulsé on ne sait comment là dessus; mais coupée en deux, un rectangle parfait la scindait tout aussi parfaitement. Arrivé à la gare, je descends la rue qui me mène chez moi d'un façon machinale, la tête vide, me rendant compte petit à petit que rien du chemin ne s'inscrivait dans ma mémoire, tant et si bien qu'avant de m'en rendre compte, j'introduis ma clé dans sa serrure, je passe la porte, je pose mon sac en me demandant depuis combien de temps j'étais dans cet état vaseux, comme si tout n'était qu'un de ces longs soirs d'hiver ( aaah, le fameux cliché du long soir d'hiver )
Je me demande si peu à peu je ne m'endors pas ...