lundi, août 21, 2006

All Alone In Space And Time.

Ah, ces délicieux moments à attendre un train. Ah ces délicieux moments devant une porte qui ne s'ouvrira pas. Ah ! Ces délicieux moments dans ma chambre.

Vendredi ( ou mardi ou lundi, ou jeudi ou mercredi ), 16h27, j'attends le train de 16h48, 22 longues minutes, à regarder les gens, assis sur un banc. Des jeunes, des vieux, des propres, des sales, des mendiants qui ne s'assument pas. L'un d'eux vient me trouver prétextant ne pas savoir le prix du train, et qu'il lui fallait 2€... Ainsi il brisa ma longue extase face aux pavés rouges de la gare du palais qui semblaient commencer à vouloir se méler entre eux plus je les regardais. Je lui dis que je n'en ai pas, et en effet, je n'avais pas d'argent, j'étais donc devenu un "Ankuly radé ti puté"... Après un instant il se jette sur quelqu'un d'autre et je peux recommencer à me vider la tête sur les pavés; de temps en temps un idée vient, le train va arriver... Hé non ! Du retard, encore du retard. Avec les trains, je suis toujours trop tôt le matin, trop tard le soir, je voyage au rythme des couchers de soleil en hiver, enivré par les rails qui deviennent un fil continu vers ma maison, par les buissons qui ne forment plus qu'une masse verte longiligne, inspiré par le paysage qui défile de moins en moins vite au fur et à mesur qu'il se rapproche de l'horizon.
Par moments je feins de m'endormir, par moments je lis, parfois aussi je fixe mon reflet, presque automatiquement, ce reflet qui se reflète à son tour dans l'autre glace, qui en fait de même, et ce indéfiniment; presque vertigineux décrit ainsi. Puis finalement, le trajet à pied, jusque ma résidence, harassé, démotivé, la tête lourde, à fixer des choses insignifiantes sur mon chemin, repenser à cette journée, ni bonne, ni mauvaise, ou bonne, ou mauvaise, peu importe puisqu'elle est passée.

Finalement, j'aime encore bien ces moments de solitude partagés avec moi même qui pense des choses telles que ce post alors que je pense ne rien penser du tout.
Sentiment.

Une lune chantilly grimaçante. Mister Yorke is screaming. Je me souviens de la première fois qu'on s'est vu. The time of the flaccid cow, in a stinky meadow. Tonight tonight, et autres. 4 ans en arrière. Plonger dans l'eau, attrapper l'anneau, se laisser porter par le courant, éviter le temple flottant, éviter les bouches géantes des sirènes chantantes. Plonger dans le trou mécanique et noir, aux dents carrées, aux molaires d'acier. Des canines d'eau douce, amère et tendres. La tendresse d'un métal. Mister Korgan scream tonight. Mister Yorke scream he's weirdo. Slowly my stomach fell to my knees. Sentiment bizarre. Oui, bizarre.